Les disciplines :

  • Psycho-énergie
  • Armes traditionnelles
  • Sabre Vietnamien
  • Techniques de casses
  • Danse du lion
Les exercices et enchainements gestuels du Tâm Thể

Technique psycho-énergétiques du bien-être, Issue du Kinh Dich (Y King)

Ces exercices et enchaînements gestuels du bien-être le « Tâm Thể » sont souvent assimilés à une forme d’expression corporelle, à une gymnastique douce ou tout simplement au T’aï Chi, vue son aspect gestuel lent, fluide, dépourvu de toute tension. Mais cette observation ne résume pas son contenu réel. C’est en le pratiquant que l’on découvre toute sa richesse.

En effet, ces enchaînements gestuels millénaires du Viet Nam, conçu à l’époque lointaine des Lê antérieur (980-1009), par les adeptes du Kinh Dich, préconisent que pour bien préserver la santé et la longévité, il faut apprendre à se débarrasser de toute préoccupation et de toute tension irritée, afin d’instaurer la paix intérieure. Ce fût la découverte du secret du bien-être au travers du principe « Mental- l’énergie – corps » éléments intimement liés :

« Lorsque le mental est bien, l’énergie est bien et le corps est bien Lorsque le mental est en souffrance, l’énergie est perturbée et le corps est malade ».

Thày PHẠM Xuân Tòng

Le Tâm Thể est donc un lâcher-prise pour laisser revivre en nous le mouvement juste, apaisant, le seul qui soit bénéfique pour notre corps et qu'il faut aller chercher à la source. L'ayant vécu, nous pouvons l'utiliser à des fins réparatrices C'est le mouvement-racine débarrassé, allégé des schémas imposés au corps par une utilisation corporelle qui s'est compliquée au fil des temps et qui nous fragilise.

C'est un retour aux formes en quelques sorte embryonnaires d'une gestuelle ancrée dans la réalité psycho-énergétique du corps humain.

Le Tâm Thể ou Tâm Khí Thể

Le Tâm Thể ou Tâm Khí Thể (Gymnastique psycho énergétique, d’origine vietnamienne, issue du Yi-King):

Les techniques de soins corporels issus de différents continents (Europe, Inde, Asie…) se rejoignent pour contribuer au bien-être de l’individu par des exercices qui tendent à renforcer ou à régulariser la tension musculaire par diverses techniques qui vont activer ou inhiber celle-ci.

Lorsque le muscle strié est sollicité lors d’une contraction volontaire d’un effort ou d’origine psychique due au stress ; actine et myosine (variétés de protéines musculaires) interagissent au sein des myofibrilles constituant la fibre musculaire en se rapprochant. Ceci permet une augmentation du diamètre et un raccourcissement de la fibre musculaire. C’est l’action musculaire ou contraction musculaire . Inversement, le repos musculaire ou relâchement musculaire se produit lors du détachement puis l’éloignement de l’actine et de la myosine.

La nécessité de relâcher les fibres musculaires sous tension après un entraînement physique ou lors d’une grande contrariété s’impose alors. Ceci permet de rétablir un équilibre corporel, mais plus important , évite l’apparition d’effets négatifs dus à la fatigue intense des muscles.

Plusieurs méthodes de détente musculaire se sont succédé à travers le temps et les continents : « torsions musculaires et articulaires » (Yoga) en Inde, « l’étirement ou stretching » en occident… Toutes contribuent à diminuer le tonus musculaire afin de retrouver l’équilibre corporel.

La particularité des techniques corporelles asiatiques consiste à faire appel au mental et à l’énergie (méthode psycho-énergétique). Chacun dispose en soi de ces forces, disponibles et utilisables de maintes façons. Mais peu de gens parviennent à en comprendre le secret.

Evoquées de façon trop irrationnelles, ces techniques perturbent l’esprit occidental cartésien et restent imperméables et hermétiques à sa pensée.

Y a-t-il, dès lors, un apprentissage pour sentir cette force en nous ?

Prendre conscience de cette énergie, la découvrir, la susciter en soi et s'en servir fait partie de l'ensemble des Arts Corporels en Asie.

Dès la venue au monde, tout s'apprend à partir d'expériences. Tout d'abord concrètes, vécues et bien senties, elles peuvent ensuite être réfléchies de manière abstraite. Par un exemple, on se brûle d'abord un doigt ce qui nous fait connaître le brûlant et nous permet par la suite d'exprimer un état d'âme par cette sensation vécue : brûler d'amour.

Il y a pour comprendre, concevoir et susciter cette force en soi une voie d'apprentissage parfaitement similaire. Un cheminement au départ très concret, très physique, fait d'expériences senties, vécues de forces, d'énergie mécanique (musculaire) conduisant par la suite à des concepts plus abstraits, plus subtils de formes :

Tels que le mentale, le psychique et la guérison spirituelle :

Tâm

L’énergie corporelle :

Khí ou Ki

Le corps physique : Thê

Ce concept influencé par le principe des Tam Tài ou Trigramme du Bát Quái (Huit trigramme du Yi King), une science antique, vieille de plus de cinq mille ans :

Thiên le trait en haut représente le Ciel

Nhân le trait du milieu représente l’homme

Ðia le trait en bas représente la terre

L'apprentissage du Tâm, Khi, Thê

L'apprentissage du Tâm, Khi, Thê ou tout simplement du « Tâm Thê » propose cette voie concrète.

C'est une gymnastique psychocorporelle, car la pensée, avec le support du psychisme, de la suggestion accompagne et amplifie les effets physiques engendrés par la circulation du souffle.

Le Tâm Thể à travers le mental fait circuler une énergie psychique et mécanique dans tout le corps et la dépose principalement au centre de nous-mêmes, en un lieu où, dans l'Art corporel vietnamien, s'opère les liaisons, les interrelations, les inter-réactions, principalement :

Luc Hop : Les six Liens

L'épaule au bassin,

Le coude au genou,

La main au pied

Au centre relié par sa zone de croisement : le Ðan Ðiền (vietnamien) ou le hara (japonais) signifie une réserve, un lieu de stockage d’énergie, est le centre d’animation du Khi, se trouve à trois travers de doigts sous le nombril, dans la zone abdomino-pelvienne.

Ces liens sont appelés : les trois principes reliés à l'univers extérieur.

De ces données concrètes, transposons vers l'abstrait :

Le Mental ou l'esprit Tâm est lié à l'idée Ý

L'idée, est en liaison avec l'énergie Khí

L'énergie est liée au corps physique Thể ou à la force

Lorsque le Tâm ou le Mental est perturbé, il pourra influencer le trouble de l’énergie, et entraînera ainsi le désordre corporel, ne dit-on pas une grande cause de la maladie est psychosomatique.

Ou inversement :

La force de notre état physique, nous venons de la décrire par cette force mécanique est énergie, une énergie initiale pour l'apprentissage et la base du travail.

Cette énergie, que nous avons vue mécanique, est dans les Arts Corporels Asiatiques, liée à l'énergie psychique, à la conscience et à la concentration.

L'énergie psychique, l'idée, la conscience, la concentration sont liées au mental, c'est-à-dire activées par le psychisme, l'âme et par l'énergie spirituelle.

Ce sont les trois principes reliés à l'univers intérieur.

En Asie on dit : "Là où va ta pensée, va ton énergie, où va ton énergie va ton sang".

L'apprentissage du Tâm, Khi, Thê (suite)

En Occident, nous sommes sur la voie d'une prise de conscience quant à la pensée positive. Nous savons déjà que nous influençons notre corps et notre environnement, voire les évènements, par la pensée optimiste ou défaitiste que nous émettons. Autrement dit, là où va ta pensée, va ta conscience.

La conscience est incontestablement une énergie véhiculée par le système nerveux. Conscience et concentration, c'est-à-dire focalisation et intensification de la conscience en un lieu du corps, semblent avoir un pouvoir d'activation des fonctions, du métabolisme de vie dans la région prise en charge par cette activité du cerveau, donc l'énergie augmente à l'endroit où va ma pensée.

Toutes les parties du corps sont comme les parties d'une armée dont le cerveau serait l'état-major. Si les communications (le réseau nerveux) sont coupées entre le poste de commandement et les unités, c'est la déroute.

La rupture anatomique d'un réseau nerveux n'est pas la seule forme de coupure entre la tête et le corps ; ne pas habiter son corps, vivre uniquement dans sa tête est une autre forme de coupure qui entraîne l'anarchie dans les fonctions du corps... et de l'esprit, car tout est lié !

Ainsi va le corps, vers le désordre ; faute de cette conscience, son utilisation est loin d'être optimale. Le Tâm Thê est d'abord mécanique, ajoutons-y la pensée, notre conscience, de la concentration et un peu d'émotion :

Du plaisir, du sourire, car dans la joie, le plaisir, ("on se paie une pinte de bon sang") le sang circule mieux et l'énergie est activée.

A première vue, rien d'irrationnel ; c'est logique, simple et facile. Oui mais... C'est cette simplicité même qui précisément est très difficile. Elaguer le geste, épurer, renoncer au superflu sont autant pour le corps que pour l'esprit, des actions hautement compliquées !

Nous voilà de plain-pied dans le paradoxe asiatique de l'agir et non-agir ou du laisser se faire en nous. Il faut assister en conscience, avec toute sa présence (concentration), à ce qui se fait et au besoin, défaire pour laisser se faire d'abord la respiration :

* La respiration des origines, la respiration source, la respiration embryonnaires ou prénatal Tiên Thiên Khí.

La respiration embryonnaire pour parvenir ensuite au geste source, au geste qui structure le corps, contrairement à la plupart de nos mouvements qui détruisent nos articulations et fatiguent nos muscles.

La méthode consiste, au départ, en une approche respiratoire, une technique de respiration abdominale dite embryonnaire. Il s'agit de puiser la force dans l'air calme et ambiant, de l'introduire et de la faire circuler dans le corps. C'est, dans un premier temps, une technique de maîtrise et de conduite du souffle, un jeu de pressions et de dépressions thoraciques et abdominales subtilement conduit par la maîtrise de contractions musculaires bien localisées et dosées.

Au départ d'une inspiration et de la rétention du souffle, le jeu des muscles oriente les pressions dans les directions souhaitées. Ce travail fait, en quelque sorte, circuler une force mécanique bien sentie.

Cette énergie s'oriente de bas en haut principalement dans le bassin et le long de la face antérieure de la colonne vertébrale. Si, par exemple, nous orientons mécaniquement la poussée de l'air par une contraction musculaire vers la hanche, on peut sentir quelque chose dans cette jambe ; nous disons que l'on a poussé la force, l'énergie vers la jambe.

En orientant, la pression vers l'épaule, on peut sentir cette force dans le bras. Nous voyons ainsi que l'on peut très concrètement et sensitivement faire circuler l'énergie, ici mécanique, dans tout le corps.

De la theorie a la pratique

Le Tâm Thể se pratique dans cet esprit pendant quelques minutes chaque jour : dans un premier temps, prenez conscience du rythme normal de votre mouvement respiratoire.

Avec l'aide de votre enseignant de Tâm Thể trouve progressivement dans votre manière de respirer le mouvement respiratoire source, débarrassé, allégé des schémas imposés par un corps en mauvaise relation avec l'esprit. Renoncer par exemple, à remplir vos poumons, votre cage thoracique, à monter vos épaules ou au contraire, à filtrer l'air qui pénètre parcimonieusement le corps, en pinçant le nez, la gorge, en étriquant le mouvement costal, en serrant les côtes et le ventre...

Difficile, j'étouffe, car plus j'y pense, plus je veux, plus je me regarde respirer, plus je suis coincé !

Je dois apprendre à défaire aussi : mon vouloir, ma volonté de faire pour laisser faire progressivement la nature qui sait comment s'y prendre.

Stage de Tâm Thể - Septembre 2013 à Berlin en Allemagne

Je dois trouver l'état d'être qui laisse couler l'air vers l'intérieur et, sans volonté de freiner ou de remplir, utiliser cet air au cours d'une rétention de l’énergie céleste pour faire circuler l'énergie comme nous l'avons décrite plus haut.

Cet apprentissage du laisser-faire respiratoire devient l'exemple, le support d'un laisser faire musculo-articulaire pour l'accomplissement des gestes proposés par le Tâm Thể.

La volonté, l'attention juste, la conscience, sont entraînées dans cette gymnastique, qui nous donne ainsi une décontraction suffisante pour laisser revivre en nous le mouvement juste, le seul qui soit bénéfique pour notre corps et qu'il faut aller chercher à la source.

Ayant vécu de l'intérieur le geste élagué dans un corps qui s'est compliqué au fil des temps et qui nous fragilise, nous pouvons consciemment utiliser cette décontraction pour l'utiliser à des fins réparatrices.

Il nous faut petit à petit supprimer les tensions superflues, notre volonté de faire ("de fer") même si c'est pour bien faire, pour approcher progressivement le mouvement racine débarrassé de nos excès. Nous devons dégager les décombres qui encombrent notre Force Vitale, qui nous anime et qui est l'énergie primordiale.

C'est un cheminement de retour aux formes initiales, embryonnaires d'une gestuelle humaine enracinée depuis la nuit des temps dans la réalité psychocorporelle du corps.

Les différences et similitudes entre les méditations du Thiền Công et du Tĩnh Công

Parmi les différentes approches méditatives propres aux doctrines asiatiques, figurent deux courants majeurs qui bien que différents dans leur forme aboutissent à des résultats similaires, ce qui parfois peut également générer une confusion entre les deux.

Ces deux méthodes assurent la même fonction, celle de parvenir à un état profond de sérénité à travers une activité de méditation. Les deux méthodes en question sont les suivantes :

Le Thiền Công :

Le Thiền Công est très connu en Occident, mais sous une appellation différente, celle du Zen.

Le Zen est influencé par la doctrine bouddhiste, qui dans ses préceptes de base tente d’éliminer les germes de la souffrance connus comme étant :

Tham : l’avidité ;

Sân : la haine ;

Si : la stupidité.

Cette pratique de méditation du Thiền ou Zen à travers une focalisation sur la notion « d’instant présent », permet d’obtenir dans un premier temps une détente physique nécessaire à l’obtention d’un apaisement interne et mental ultérieur. Puis, avec une pratique assidue, il est possible de pénétrer plus profondément la doctrine bouddhiste afin d’atteindre un état d’éveil, formulé sous le terme d’illumination.

Le Tĩnh Công :

Le Tĩnh Công est une pratique de méditation exempte d’orientation confessionnelle, qui emprunte cependant un processus quasi identique. Lors de l’apprentissage du « Tĩnh Công », l’entraînement est axé sur des techniques spécifiques de détente corporelle « Thư Giãn » accompagnées par des exercices de régulation respiratoire « Điều Tức », pour parvenir finalement au même but que dans la méthode citée précédemment et qui est la sensation de paix intérieure.

Cet état de paix intérieure aide à renforcer l’état de concentration profond, indispensable aussi bien aux disciplines de bien-être telles que le T’ai Chi, le Tâm Thê, ou encore le Khi Công qu’aux disciplines à vocation martiales reposant sur la circulation énergétique interne telles que le Nội Công, le Vận Nội Lực ou encore le Nội Ðan... A l’heure actuelle, seuls quelques courants d’arts martiaux ayant hérité des connaissances relatives au Tĩnh Công perpétuent la transmission de ce savoir. Cette pratique vise à apaiser les tensions nerveuses après une séance d’entraînement éprouvante, mais aussi et surtout à gérer le capital énergétique afin d’entretenir l’état corporel jusqu’à un âge fort avancé. La pratique de la méditation Tĩnh Công est articulée en deux volets. Ce fractionnement permet d’établir en deux approches particulières, l’une Dương (positive) et l’autre Âm (négative) :

Dương Tĩnh Công ou méditation active.

Âm Tĩnh Công ou méditation passive.

Le Dương Tĩnh Công

Le Dương Tĩnh Công est une forme de méditation active cherchant à focaliser son état mental en vue de concrétiser un but défini. Il s’agit d’un travail proche de celui de la concentration et qui nécessite une attention permanente. Ceci implique d’être constamment présent pour saisir le sens du sujet, comme par exemple pour la lecture, du tir à l’arc, l’exécution d’un enchaînement de patinage artistique ou d’exercices de gymnastique, ou bien encore la réalisation d’un trajet de T’ai Chi, comme d’un Quyên (kata) d’arts martiaux… Les exercices spécifiques pour parvenir à la méditation active du Dương Tĩnh Công reposent sur les mêmes bases de préparation mentale que celle du Âm Tĩnh Công. Concernant son application, celle-ci est directement en relation avec le degré d’activité corporelle. Garder le cœur calme au centre de l’action est un adage qui résume la philosophie mise en pratique à travers le Dương Tĩnh Công.

Le groupe des gradés exécutent le Hung Quyên Môt au stage d’été à Toulon Sous la conduite de Minh Su Massoutier Olivier, Directeur Technique France
Âm Tĩnh Công

Le Âm Tĩnh Công est un terme comportant la racine générique Tĩnh Công désignant la méditation passive que l’on pourrait définir comme étant une réintégration de l’être en lui-même. Ce travail nécessite de se tenir dans un endroit calme, agréable, et tempéré.

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, un bon nombre de pratiquant d’arts martiaux d’Extrême-Orient, qui ont suivi certaines formations influencées par une orientation confessionnelle, ou n’ayant pas reçu une formation originale suffisamment solide, ont tendance à confondre les deux termes. Le terme Thiền Công désigne une méthode prédominante, et il est couramment choisi comme antonyme à toute forme de méditation. Pour cette raison, la confusion entre Tĩnh Công et Thiền Công est fréquente pour ne pas la qualifier d’inévitable.

Tĩnh Công est un exercice qui nécessite une préparation à la fois mentale et corporelle, c’est pour cette raison que son enseignement ne peut être placé que sous la conduite d’un enseignant qualifié afin d’éviter toute maladresse ou dérive dangereuse.

L’entrainement assidu au Tĩnh Công permet de fluidifier tout type de contrainte interne, de tension inutile, de frustration, de trouble affectif, en vue d’accéder à  la notion de présence, d’instant présent. C’est également un moyen permettant de se ressourcer afin d’apaiser les tensions nerveuses, les stress, les angoisses. C’est aussi une forme d’entraînement mental pour parvenir progressivement à l’état de vacuité du Đạo. Loin de constituer une méthode régressive, il s’agit d’une certaine manière de renaître à la vie, de développer les potentialités propres à chacun, de s’éveiller et d’évoluer de manière optimale.

Le risque sinon est de s’endormir à l’état de veille en calquant sur la réalité un rêve que l’on projette soi-même. La notion de perfectionnement mental ne doit en aucun cas être dissociée de la vie quotidienne, car les deux sont à la fois complémentaires et contradictoires, ce qui les rend indissociables pour obtenir un équilibre.

Cette pratique du Tĩnh Công pourra, si elle est correctement employée, rassembler les facultés de notre être, stimuler notre énergie, concentrer nos capacités pour éviter de nouvelles dispersions tout en permettant d’explorer notre état intérieur afin d’élargir la conscience aussi loin qu’il est imaginable de le faire. A un stade élevé, elle permet de sensibiliser et de réguler les circulations énergétiques corporelles afin de les emmener à des fins utiles. Elle a été créée pour toutes ces raisons et transmise depuis la nuit des temps à tous ceux qui, même s’ils restent rares, sauront en saisir l’opportunité et l’intégrer dans leur vie.

Ces pratiques méditatives aident à mieux appréhender la constitution de notre état intérieur et ainsi à être davantage conscient de notre propre réalité.

 

Tĩnh Công - Stage de Tâm Thê à Brasov (Roumanie)

Le Cổ Võ Đạo ou Armes Traditionnelles

L’étude des armes traditionnelles, le Cổ Võ Đạo fait partie intégrante du programme d’enseignement officiel du Qwan Ki Do.

Au sein du Club, à l’occasion des stages de Cổ Võ Đạo, le pratiquant peut découvrir ou se perfectionner dans le maniement des différentes catégories d’armes :

Armes traditionnelles en bois

Armes traditionnelles tranchantes

Armes traditionnelles articulées

Armes traditionnelles de jets

Ustensiles agricoles

La World Union of Qwan Ki Do, a mis en place des règles de pratiques de toutes ces catégories d’armes traditionnelles. Ainsi que les règlements d’arbitrages pour les compétitions de Cổ Võ Đạo.

Ces rencontres ne sont ouvertes qu’aux pratiquants ayant suivi des formations spécifiques ou des stages, certifiés sur le document fournis préalablement à l’inscription de ces compétitions.

Un équipement adapté, agréé par la W.U.Q.K.D., protège les pratiquants qui peuvent, en toute sécurité, appliquer les techniques autorisées.

Après plusieurs années de pratique et de participation aux stages nationaux et internationaux, l’élève peut se présenter à l’examen de l’évaluation de niveau. 

Trois degrés graduent sa progression :

Sơ Cấp : Initié

Trung Cấp : Ceinture Noire

Thượng Cấp : Niveau élevé

Le Cổ Võ Đạo en photos
L'Art du Sabre Vietnams: Việt Long Gươm ou Gươm Việt et Le Miêu Ðao
Introduction

Il y a longtemps déjà, depuis la découverte du fer et de l'acier, le sabre existait dans de nombreux pays, les formes et la courbure du sabre variait selon les méthodes d'utilisation, au Vietnam, on trouvait la trace de la fabrication du sabre sous le règne du Roi Triêu Đà ( 137 Av. J.C. - PHAM Van Son Ed. Sud Asie ), le sabre ou « Gươm » est l'image de la noblesse et de la justice, tout comme l'épée ou Kiếm représente de l'instruction et de l'aristocratie, au Vietnam, les lettrés portait l'épée Kiếm et le guerrier portait le sabre ou « Gươm »....

L'Empereur Vietnamien Ngô Quyền ( 939 Après J.C. ) a pu chasser l'armée Chinoise à la bataille de Bạch Ðằng Giang, où sa Hache légendaire ( Rìu ou Phủ ou Việt ) et son sabre ont fait trembler l'ennemie, il a ainsi libéré le peuple Vietnamien de mille ans de domination Chinoise, tout comme le Sabre du Roi Guerrier Trân Hưng Ðao ( 1285) vainqueur des Mongols à Vạn Kiếp, et récemment un grand Maître du Sabre du clan Tây Son, l'Empereur Quang Trung ( 1778 - 1802 ) a repoussé héroïquement la grande armée des Mandchous ( T'Sing ) à Hà Hôi et Ngọc Hồi, a délivré par la même occasion le peuple Vietnamien de l'invasion sauvage des T'Sing.

Le premier coup de canon de la flotte du Général Français Rigault de Genouilly et du Colonel Lapierre en 1847, a ouvert le chemin de l'efficacité de la poudre et des armes à feu, la colonisation Française a réformé complètement l'organisation militaire au Vietnam, l'art et la fabrication artisanale du sabre Vietnamien cède la place à l'industrie de l'armement moderne, seuls les vraies Maîtres, les conservateurs de la Culture Vietnamienne persistent à préserver la richesse et la valeur de cet art dans la clandestinité..

Việt Long Gươm ou Gươm Việt

A la fin du 19ème siècle, l'art du sabre Vietnamien comportait encore quelques grands noms, tels Bát Lê de Hà Nội, ou Cai Miêng de la province de Quảng Bình dont la réputation s'étendait dans toutes les régions de l'Annam.

En particulier, Bát Lê se forgea une très grande renommée en tant que Bourreau au service du Gouverneur Colonial, grâce à un coup de Maître que l'on appelait en ce temps, le " Chém Treo Nghành ". Ce coup qui peut paraître barbare à nos yeux Occidentaux, consistait à trancher la tête de la victime sans qu'elle ne tombe, retenue seulement par un lambeau de peau !...Ces exécutions capitales de rebelles ont été décrites avec beaucoup de réalisme par l'écrivain Vietnamien Nguyễn Tuân dans son livre « Vang bóng một thời » ( Ed. Cao Thom 1962 - Sàigon ).

De son côté, Cai Miêng atteignit une belle adresse dans le maniement du Gươm Việt, qu'elle lui valut le surnom Tiễn Ðao Bất Nhập (celui que les flèches et les couteaux ne peuvent l’atteindre). Cai Miêng ou de son vrai nom PHAM Van Miêng, n'est autre que l'arrière-grand-père (côté paternel) du Maître PHAM Xuân Tong, et c'est ainsi que l'art du Gươm Viêt a été transmis à Maître PHAM Xuân Tong par son Grand-oncle PHAM Trú.

Le Miêu Ðao

Le Miêu Ðao est une arme qui figure parmi les plus vieux modèles de sabres asiatiques. Son origine provient du redoutable peuple Miêu (Miêu Tộc), réputé pour sa vaillance et sa maîtrise des arts guerriers depuis des époques fort reculées. La première trace historique tangible remonte à un des rois de ce peuple prénommé Xuy Vưu qui régna sur le territoire de la région de Giang Bắc en Chine (Dynastie chinoise de Hạ, soit 22 siècle avant l’ère chrétienne).

A cette époque lointaine, la Chine que nous connaissons actuellement était alors morcelée en plusieurs royaumes (« Chư Hầu »). Ces différents royaumes furent au cours du temps annexés par les dynasties chinoises successives qui tenaient à accroître leur emprise sur de nouveaux territoires. Chacun des royaumes conquis était condamné à verser annuellement un tribut composé d’or, de pierres précieuses, de céréales, de plantes médicinales, de métaux divers et de main-d’œuvre.

Le « Kiếm » ou l’épée chinoise par Sư Vinh PHAM Maï Lan

(photo 2015)

Certains de ces royaumes, n’eurent plus la capacité de supporter toutes ces mesures de spoliation et finirent par se soulever contre le pouvoir central des souverains chinois.

Ce fut notamment le cas du peuple Miêu, du peuple Viêt, du peuple Mông (Mongol). La répression fut immédiate et vigoureuse, le pouvoir chinois en place pourchassa les révoltés les poussant à l’abandon de leurs biens et de leurs territoires, jusqu’à ce qu’ils se retrouvent acculés dans les jungles de régions lointaines, marécageuses ou glaciales…

L’art martial pratiqué par le peuple Miêu Tộc a évolué au cours de l’histoire, ces guerriers devant s’adapter et lutter sans cesse pour simplement subsister. Mais à force de ces persécutions menées durant de longs des siècles, ce peuple finit par se résigner à quitter la région de Giang Bắc, et fut dispersé sur une grande partie des territoires du sud de la Chine « Tứ Xuyên » (Si Ch’uan) , « Vân Nam » (Yun Nan), « Quảng Tây » (Kouang-tsi) , « Quảng Ðông » (Canton), mais également dans les jungles frontalières du Viêtnam, du Laos et de la Birmanie.

Malgré cette diaspora, le peuple « Miêu Tộc » possédait une identité suffisamment affirmée et parvint à préserver sa culture au cours des millénaires. Cependant la lutte menée pour survivre sur ces nouveaux territoires l’obligea à faire face à de nouveaux dangers tels que des tribus sauvages ou des hordes de conquérants, ce qui par réaction renforça et améliora encore leurs qualités de guerriers.

La conséquence directe de ce phénomène est que le sabre employé par ce peuple devint le nec plus ultra des armes féodales de l’époque. Pratiqué par le peuple « Miêu » depuis la nuit des temps, l’art du sabre « Miêu Ðao » atteint lui aussi un niveau des plus remarquables. L’ensemble des qualités du « Miêu Ðao » était telle que cette arme bénéficia d’une très grande réputation non seulement dans sa pratique, mais encore dans ses formes et sa composition, ainsi que dans sa fabrication.

Avec le temps, le peuple « Miêu » se stabilisa et progressivement adopta le tracé des nouvelles frontières dans les régions concernées. La situation politique s’améliorant des échanges furent progressivement mis en place avec d’autres communautés, d’autres minorités, d’autant que la précarité de leurs situations respectives favorisait la coopération dans divers domaines (commerce, santé, agriculture, croyances).

Evidemment les connaissances militaires étaient du plus haut intérêt et furent assimilées par d’autres peuples lorsqu’ils en eurent l’occasion. C’est ainsi on a pu retrouver la trace de l’art du « Miêu Ðao » dans cette région du monde chez certaines autres ethnies : Birmanes, Vietnamiennes, en même Chinoises. Parmi les communautés ayant bénéficié de l’apport de connaissance des « Miêu »,  figure celle dont Maître Châu Quan Ky est issu, celle des Hakkas.

Le Cổ Võ Đạo est une discipline de maniement d’armes annexe du Qwan Ki Do qui synthétise plusieurs méthodes de combat ancestrales. Parmi les apports majeurs dans l’art du maniement du sabre, on peut citer d’une part, les techniques de «Gươm Việt » dont la transmission est d’origine familiale, mais aussi et surtout celles du « Miêu Ðao » enseignées par le Grand Maître Châu Quan Ky. Ces deux courants de sabre au caractère tout à fait exceptionnel ont abouti à ce que Maître PHAM Xuân Tòng puisse exceller particulièrement dans l'art du sabre, et ce, parmi toutes les armes traditionnelles dont il a la connaissance et la maîtrise.

Maître PHAM Xuân Tòng est particulièrement réputé dans la pratique du sabre pour ses qualités de rapidité et de précision, mais aussi pour avoir mené tout un travail de recherche d’efficacité, fruit de longues années de pratique...

L'une des grandes particularités techniques dans le maniement du « Miêu Ðao », est de pouvoir travailler tant avec la main droite qu'avec la main gauche, au même titre qu’avec les deux ensemble, ce qui a pour but de créer davantage d’opportunités et de dérouter les adversaires pour accroitre leur indécision.

Grâce à ce patrimoine technique, philosophique et martial, l’art du Miêu Ðao » malgré les vicissitudes qu’a connu son peuple fondateur, peut se diffuser et rayonner dans notre monde moderne pour lui insuffler l’esprit chevaleresque des courageux chevaliers d’antan.

Caractéristique du Việt Long Gươm – ou Gươm Việt

Ce qu'est le Việt Long Gươm – ou Gươm Việt

Việt Long Gươm est une appellation de la noblesse dans l’ancien temps, cependant le Gươm Việt est une appellation populaire :

- VIỆT : Dépassement de soi, mais aussi l'abréviation du Vietnam

- LONG : Dragon, symbole de la loyauté et de l'habilité

- GƯƠM : Sabre

L'Art du Sabre qui nécessite le dépassement de soi pour atteindre la Loyauté et L'Habilité

En effet, selon la tradition, le sabre Việt Long Gươm se présente par :

La lame du sabre ( Long Thiệt = Langue du Dragon ) : Image de la justice et du jugement.

La garde du sabre ( Long Khẩu = Bouche du Dragon ) : Image de la combativité et du courage.

La manche du sabre ( Long Thủ = Tête du Dragon ) : Image de la loyauté.

Le fourreau du sabre ( Hàm Long = Mâchoire du Dragon ) : Image du vide et de la droiture....

Présentation du Gươm par Sư Bảo PHẠM Xuân Tâm

(Photo prise en 2015)

Le Pompon de couleur rouge accroché au sabre a lui aussi son utilité :

- Par des nœuds effectués sur les fils de celui-ci, le sabreur peut mémoriser le nombre d'adversaires éliminés au cours d'un assaut, ou encore mémoriser une dette d'honneur...

La courbure du Gươm (Sabre à un tranchant) a été étudiée par les Maîtres pour optimiser sa résistance et contribuer à la rapidité de sa trajectoire. Le côté non tranchant est souvent utilisé pour bloquer les attaques, car le fil du tranchant (Long Thiệt) ne croise jamais le fer, si ce n'est en des circonstances d'extrême urgence, et ce afin d'éviter qu'il ne soit ébréché.

Presque tous les grands Maîtres et guerriers légendaires Vietnamiens utilisèrent le Gươm ou Sabre. L'épée à double tranchant ou le Kiếm d'origine Chinoise, fut rarement employé. D'ailleurs, les dictons et titre Vietnamiens citaient toujours le sabre comme par exemple :

Mài Gươm phục quốc

( Aiguiser son sabre pour le jour de la revanche )

Fabrication artisanale de Gươm ou Sabre

Le sabre Vietnamien n'est pas couramment exposé, et n'a presque jamais été fabriqué en série, par le simple fait qu'il doit toujours être fait sur mesure.... En effet, les techniques de la fabrication du Sabre Vietnamien sont dépendantes de la morphologie du Sabreur.

- La longueur de la lame doit-être celle du bras du sabreur, additionnée de l'épaisseur d'un poing posé sur son épaule.

- Le manche du Sabre ( Long Thủ ) doit-être de la taille d'un empan du sabreur.

Deux sortes de lames sont utilisées :

1) Le Đai Long Thiệt (large lame)

2) Le Tiểu Long Thiệt (petite lame ou lame fine)

La garde du sabre ou (Long Khẩu) change selon le type de lame :

Le sabre à lame fine (Tiểu Long Thiêt) possède sa garde en forme de demi-lune (Tàn Nguyêt Chấn), cependant la garde du sabre à large lame (Đại Long Thiệt ) est en forme ronde ( Thái Dưong Chấn ).

Par la suite, le contact avec l'Occident au 18ème siècle (1802 - Empereur Gia Long) a modifié certaine garde de sabre, la garde dites " corsaire" est la plus reproductive, même le sabre de l'Empereur a repris cette forme de la garde du Sabre corsaire (Musée de l'homme - PARIS).

Les Maîtres de forges de qualités sont très recherchés pour la fabrication des lames. Un des plus célèbres furent le maître de forge Cao Thắng, qui réussit à reproduire les premiers pistolets coloniaux apparus au Viêtnam ou encore le Maître de sabre révolutionnaire Nguyễn Văn Thịnh Alias Cai Tổng Vàng ( 1862 ) qui fit très connu dans le région de Quảng Yên et Hải Dương ( Nord Viêtnam).

Lò Luyện Kim ou la Forge, est généralement creusé dans la terre et de forme ovale, soit creusé dans une bloc de pierre ou dans un rocher, et en forme de four à pain. Le " Than Đá "(Charbon de roche) est une sorte de coque que l'on utilise souvent dans les forges pour maintenir l'intensité de la chaleur....Le soufflet est confectionné d’une manière rudimentaire avec une panse de porc ou de buffle séchée et souple, son embout étant constitué de bambous creux, emboîtés.

Le jeu de l'alliage du métal et le trempage sont utilisés en techniques tout à fait particulières, dont chaque Maître de forge garde jalousement sa composition et son secret.

En général, la technique de forge la plus courante consiste à utiliser une âme en acier tendre, qui est ensuite recouverte de fines feuilles d'acier dur pliées sur le tranchant de la lame. Ces Feuilles sont ensuite soudées par fusion dans la forge. La lame est aussitôt entièrement entourée de fils d'acier, qui sont de nouveau fondu dans la forge.... Une fois la lame complètement conçue, elle est trempée soit au sable fin, soit à l'huile, soit au sang animal ou le sang du condamné à mort (dans l'ancien temps).... Elle est ensuite aiguisée à froid par une pierre à aiguiser constamment arrosée d'eau, et ce afin que l'échauffement ne risque pas de détremper et d'en altérer les qualités. Selon la personnalité du sabreur par lequel la lame a été commandée, une cérémonie d'essaie (Thử Gươm) est constitué. Il s'agit de trancher d'un seul coup net le cou d'une chèvre, ou encore de couper d'un seul coup trois à quatre bambous de bon diamètre serrés ensemble et plantés solidement dans le sol...

De nos jours, rare sont les fabrications artisanales de forge, le métier tend à disparaître et cède de la place à l'ère de l'industrialisation...

L'entraînement au Sabre (Luyện Gươm)

L'entraînement a lieu initialement avec le sabre en bois ou le Môc Gươm. Ce sabre est fait de la façon suivante :

Un Bambou plein ou (Tre Đực) d'un diamètre de 4 cm environ, est élagué des deux côtés, pour en tirer une lame de 2,5 cm d'épaisseur, en préservant un manche d'environ 1 empan de longueur.... Une garde en rotin, chauffé et courbé en demi-lune est fixée en place. Ce sabre en bois permet d'effectuer des techniques d'assauts conventionnels (Song Luyện) des Quyền et de parfaire les techniques de maniement... Pour les combats au sabre ou Assauts libres au sabre, on utilise un de 1 cm de diamètre avec une garde ronde interchangeable; autour du rotin est serré une bonne épaisseur de paille de riz

Un casque en bambou tressé protège la tête et les épaules, tout en permettant grâce à sa légèreté, le déplacement agile et rapide.

Le pratiquant du Gươm Viêt n'accède à l'arme réelle qu'après un entraînement d'environ 3 à 4 années avec le sabre en bois ou le Môc Gươm. Afin de mieux sentir sa propre arme par la suite, il est nécessaire de travailler en premier lieu avec une arme identique, mais lestée.....

Chấn Sư GOUANDJIKA Fidèle 8ème Ðẳng mena le groupe d’assaut en Mộc Gưom

Les féminins sont nombreux à intéresser à la pratique de Môc Guom

Trảm Thuật ou Chém - L'art de la Coupe

Autrefois, les grands sabreurs utilisaient les cadavres pour tester le tranchant du sabre (selon les récits des anciens) c'était toute une cérémonie, la lame qui tranchait bien, c'est celle qui d'un seul coup net arrivait à pourfendre un cadavre dressé debout à l'aide d'un poteau, la coupe traversait la tête, devait s'arrêter au niveau du sternum... La coupe s'adressait à toutes les armes tranchant, en général :

Gươm = Sabre

Mã Đao = Coupe-Coupe

Đai Đao = Grand Sabre

Rìu ou Phủ ou Việt = Hache

Kiếm = Epée.

Les techniques de Coupe (Trảm Thuật) sont très diverses, selon les méthodes appliquées, en principe, ces techniques se travaillent accompagnées de l'exercice du Khí Pháp (l'énergie interne : concentration et respiration) on distingue notamment :

Chém Bổ = Coupe à deux mains de haut en bas

Chém xéo = Coupe à une main en embié

Chém Ngược = Coupe à une main de bas en haut

Chém Ngang = Coupe latérale

Chém vòng = Coupe circulaire etc.....

Il s'agit des enchaînements très lents, basés exclusivement sur les techniques du Khí Pháp, des exercices spéciaux font partie du programme d'entraînement, surtout au niveau des mains, afin que celles-ci ne tremblent pas.....L'objectif et les trajectoires de l'art de la Coupe (Trảm Thuât) sont dans un seul but de pourfendre l'adversaire, avec un très court esquive ou parade, le travail sur les déplacements sont alors primordial.

Thày Phạm Xuân Tòng est un des rares Maîtres vietnamiens qui dirige un stage en commun de l’art du sabre au côté d’un grand Maître sabreur « Aïdo » venu du Japon, il s’agit de Soke Fumon Tanaka. (Stage à Timisoara en Roumanie)

Le Thủy Hà Công

Le Thủy Hà Công est un entraînement dans l’eau pour renforcer les systèmes musculaires et articulaires, cette pratique se faisait sous une chute d’eau, dans la rivière ou à la mer. Il existe plusieurs formes d’exercer le Thủy Hà Công :

Le Thủy Hà Lực : Utilisé la pression d’eau pour renforcer les articulations des jambes et des bras.

Le Thủy Hà Quyền : Effectuer des enchaînements des poings et des pieds dans l’eau.

Le Thủy Hà Gươm : Entraînement du sabre dans l’eau.

Cet entraînement bien particulier, consiste à couper un bambou planté au fond de l'eau, à un demi- mètre sous la surface de l’eau.

Le Dạ Ma Gươm : L'entraînement dans l'obscurité totale pour affronter les adversaires durant les nuits sans lune, ou dans un endroit sans aucune luminosité.

L'entraînement se faisait sur les techniques de la visualité par l'esprit (Thần Nhãn Ấn Đường Công) et par l'ouïe (Siêu Thính Giác), ces techniques sont gardées jalousement par les grands Maîtres, seuls les disciples privilégiés pourront être transmis... (Maître Phạm Xuân Tong en a eu cette chance). Ces entraînements se font sans la vue, les yeux sont alors bandés par un turban !

Techniques de casses en Qwan Ki Do

Pour toute méthode de combat se pose la question de l’efficacité des techniques ou des armes employées. Cette notion a évidemment été intégrée par les arts martiaux traditionnels asiatiques qui ont donc développé des moyens d’évaluation et de perfectionnement.

L’un de ces moyens que l’on retrouve dans le Qwankido est le Công Phá, autrement dit la méthode permettant de tester la validité et l’efficacité des techniques à travers la casse d’un matériau ou la résistance à une force.

Le Công Phá repose sur deux composantes qui sont d’une part l’emploi de la force physique (Ngoại Lực) et d’autre part l'expropriation de la puissance énergétique (Nội Lực).

Le Ngoại Lực utilisé dans les arts martiaux n'est autre que le fruit du travail physique et mécanique lié à l’apprentissage et la répétition de l'exercice gestuel. Ce travail reste tributaire d’une gestion appropriée de l'énergie interne Nội Lực.

Le développement du Ngoại Lực nécessite de suivre un entraînement très rigoureux et spécifique :

Sur le plan physique, avec des exercices de musculation particuliers propre à la méthode.

Sur le plan mécanique, avec la préparation des parties du corps concernées (membres supérieurs ou inférieurs, voire même les deux, ou encore sur une surface donnée du tronc comme de la tête).

Sur le plan énergétique, avec l’emploi du Nội Lực qui augmente la puissance par la localisation de l'énergie corporelle Thành Công Lực, par le biais de techniques de mobilisation de l’énergie et de concentration Nhâp Định, permettant de focaliser une force énorme sur un point précis.
Le Ngoại Lực et le Nội Lực sont donc deux éléments indissociables qui contribuent de manière concrète à la mise en œuvre du Công Phá ou casse, mais qui ne constituent que des éléments préalables au travail spécifique du Công Phá ...

Le Công Phá offre en effet la possibilité d’applications parfois aussi surprenantes que variées :

A) La manifestation du Ngoại Lực peut consister à briser des matériaux divers à l'aide des armes naturelles que possède le corps humain (tête, mains, coudes, pieds, tibias, etc.) mais également à partir d’un certain niveau à résister à la casse d'un matériau directement sur une partie du corps…
B) L’entraînement de l’énergie interne Nội Lực permet de supporter aussi bien un froid intense qu’une très forte chaleur, d’alléger le corps afin de pouvoir se déplacer sans faire de bruit (Khinh Không), de sauter sans élan avec une impulsion les pieds joints sur un mur d’environ 1m80 de haut (Phi Thân), de se déplacer à vitesse maximale pour glisser à la surface d’un cours d'eau à l'aide d'un gros bambou sans être immergé (Độ Giang), d’escalader un mur lisse (Bích Hổ Du Tường), ou encore d’alourdir son corps (Thiên Cân Trụy)…
C) A un niveau ultérieur il est possible d’atteindre à distance un objectif choisit (Đả Chưởng), ou de pratiquer le Điểm Huyệt, une science médicale traditionnelle qui consiste à frapper à des endroits précis du corps, pour perturber ou détruire les méridiens d’un adversaire et de le condamner à une morte aussi sûre que lente, technique qu’il ne faut pas confondre avec la frappe des points sensibles ou mortels du corps.
M. Pascal Fauliot a relaté dans son livre intitulé « Les contes des Arts Martiaux » - Ed. Albin Michel, un conte sur cette merveilleuse science médicale, qu'aujourd'hui malheureusement fort peu de Grands Maîtres possèdent encore.

Le Công Phá ou Technique de Casse

Un test ! Mais une longue préparation…

Différentes phases de préparation pour pratiquer le Công Phá.

Ces exercices doivent être pratiqués sous le contrôle d’un enseignant de Qwan Ki Do qualifié, toute pratique hasardeuse risque de nuire à la santé.

Công phá ngoại lực
Quelques phases d’entraînement au Nội Lực
Entraînement d'endurcissement

Toutes ces techniques de Công Phá y compris dans leur aspect le plus physique comme à travers les techniques de casse Ngoại Lực, nécessitent une longue préparation et demandent beaucoup de courage, de volonté et de persévérance pour mener à bien un entraînement d'endurcissement de certaines parties des mains, des pieds ou autres, et qui est souvent meurtrissant et douloureux.

Cette pratique ne peut être que placée sous la responsabilité d’un enseignant qualifié, elle doit être progressive.
Cette progressivité se traduit par l’utilisation d’accessoires d'entraînements adéquats prévus à cet effet, comme par exemple différentes surfaces d’impact dont la dureté est augmentée au fil du temps : sac de frappe rempli de graines de maïs, puis de brisures de riz, et enfin de sable. L’étape suivante est celle à partir de laquelle on aborde le travail de frappe sur une cible solide telle que le mannequin en bois Mộc Nhân, ou un poteau de frappe particulier appelé Trụ Công Phá.
Un temps déterminé est appliqué pour chaque type d’entraînement, cette précaution évite au pratiquant de s'exposer à des traumatises parfois graves, éventuellement irréversibles et d’éviter d’avoir des séquelles arrivé à un âge avancé.

Les pratiquantes Roumaines s’entraînent à la technique de Mạnh Thần Công pour préparer à la pratique du Công Phá.

A ce travail de développement des capacités de frappe et d’endurcissement est assorti à l’utilisation de la pharmacopée traditionnelle du Viet Nam afin d'éviter des problèmes de santé dus à la négligence où à une jeunesse turbulente et inconsciente. Ces soins réguliers à base de plantes font partie de connaissances anciennes qui demeurent jalousement conservées par quelques initiés.

Les ceintures noires Roumains s’entraînenet à l’exercice de l’endurcissement du cou.

Outre l’aspect spectaculaire et l’évaluation de l’efficacité, l'objectif recherché dans la plupart des méthodes d'arts martiaux, tout comme en Qwankido, est d’offrir au pratiquant qui a atteint un niveau relativement élevé de tester la réelle puissance de ses coups sans risque de dommage pour lui ou pour autrui.

Si le Công Phá figure à l'examen du passage au grade de ceinture noire et des grades supérieurs en Qwankido, c’est afin que le pratiquant puisse prendre pleinement conscience de ses moyens et de sa progression. Cela ne constitue en aucune manière une fin en soi. La casse de tuiles, de planches, de briques, de pains de glaces ou autres, doit être considérée comme un moyen implacable permettant d'évaluer la puissance effective du pratiquant, et loin de nourrir sa vanité et son orgueil, de le placer face à lui-même.

Vũ Lân - Danse du Dragon et de la Licorne

Bien que souvent confondues par les occidentaux, la danse de la licorne ou du Lion et la danse du dragon sont fondamentalement différents.

Dans la danse du dragon, il faut un nombre important de personnes pour mettre en mouvements l’ensemble du corps du dragon. La longueur de celui-ci est de plus de 10 mètres, et les danseurs tiennent un long bâton, qui leur sert à soutenir la tête et les différents tronçons du corps de l’animal. Le dragon entre alors dans la danse au rythme des Tam Tam et des percussions de cuivres.

La danse de la licorne ou du Lion est la plus couramment exécutée et la plus connue, et c’est elle qui est souvent appelée à tort «Danse du dragon». La licorne est composée d’une tête, et d’une robe multicolore d’environ 3 mètres de long, représentant le corps de l’animal. Il suffit de 2 personnes pour la mettre en mouvements, une à l’intérieur de la «tête», l’autre à l’intérieur du «corps». Ici également, la danse s’effectue au rythme des Tam Tam et des percussions de cuivre. Il faut noter que, comme toutes les danses traditionnelles, la danse de la licorne est très codifiée, et que les pas de la licorne nécessitent de la part des danseurs, une connaissance approfondie des rythmes de l’orchestre, ainsi que le maniement du mannequin de la tête, afin de lui faire exécuter, outre les déplacements, les mouvements de tête, d’oreilles et de gueule...tout cela implique un entraînement poussé, tant sur le plan physique qu’artistique.

Au Vietnam comme en Chine, l’exécution de la danse de la licorne s’adresse le plus souvent à des élèves d’écoles d’arts martiaux, et cela donne lieu à des démonstrations ou des concours de techniques de combats au rythme du Tam Tam.

Une troisième danse, la danse du «lion», est très particulière, et ne se voit généralement que dans certaine fête où l’organisateur aura des moyens pour pouvoir bénéficier de cette danse ou dans les grands spectacles des cirques Asiatiques.

Selon les anciennes croyances dans les génies, le dragon, la licorne et le lion mythologique sont des génies du bien qui chassent les démons, et apportent loyauté, confiance et droiture tout en annihilant l’esprit du mal. Quand le dragon, la licorne ou le lion passe, les génies de prospérité, santé, d’une manière générale tous les bons génies suivent son sillage. L’un et l’autre ne se contentent donc pas d’être des figures de bon augure, mais ils emmènent avec eux tout le bien et le bonheur chez les familles ou les commerces qui savent les recevoir.

On cherche donc à attirer vers soi la licorne, le dragon ou le lion qui danse, en attachant à un fil, des billets de banque, fixé sur un long bambou, planté parfois sur des hauteurs impressionnant d’un immeuble. Plus il y a de billets, et plus la preuve de la réussite de la famille et de son désir de la partager avec la licorne, le dragon ou le lion est éclatante, et plus cette danse devra apporter de nouvelles richesses! Ce système de récompense en nature attire les rivalités des troupes de danse, en Asie, certaines rues où logent des commerçants de grande fortune, ou des somptueux villas, sont réservés exclusivement pour un groupe, et gare à celui qui voudrait s’aventurer au risque de déclencher des heurtes sanglantes et sans merci!

Dans ce contexte,  souvent les groupes de danse de la licorne, du dragon ou du lion sont des pratiquants d’arts martiaux de surcroît.

Championnat d’Europe par Club de Vũ Lân

Différentes figures imposées